CONVERSATION Stéphane Fière

Stéphane Fière

Deux ouvrages de Stéphane Fière feront l’objet d’un débat dans le cadre du club de lecture Feuille d’Orient, dont la réunion se tient le mercredi 15 mars à 16 h dans la bibliothèque du Centre interculturel de documentation.

L’auteur nous emporte dans la Chine contemporaine avec finesse mais aussi drôlerie, car il en connaît les aspérités comme les charmes. Après avoir fait Sciences-Po, des études de chinois et de sciences politiques à Harvard et une carrière professionnelle aux États-Unis, Stéphane Fière a travaillé en Chine durant plusieurs années. Il a vécu dans le monde chinois durant vingt ans (Taiwan, Hong-Kong,…). Outre La Promesse de Shanghai (2007) et Camarade Wang achète la France (2016), il a écrit Caprice de Chine (2008) et Double Bonheur (2011).

Stéphane Fière, La Promesse de Shanghai, Actes Sud, Babel, 2007.

Poussés par la misère à quitter leur campagne natale et rejoindre la mégapole de Shanghai pour tenter d’y survivre, un jeune paysan et son père viennent comme des millions de mingong (paysans déracinés) travailler sur des chantiers pour de riches entrepreneurs chinois qui suivent à la lettre le slogan de Deng Xiaoping : « Enrichissez-vous ! ». Derrière la belle promesse se dessine la domination cynique des nouvelles élites de l’immobilier, associées aux anciennes de la bureaucratie rouge. Malgré la privation de leur droit officiel de résidence dans la ville qu’ils construisent, la solidarité et la débrouillardise des mingong parviennent à esquisser de nouvelles promesses.

Stéphane Fière, Camarade Wang achète la France, Phébus, 2016.

Stéphane Fière nous offre une comédie satirique experte et irrésistible. Mais qui nous transporte en France dans un univers qui devrait nous être mieux connu. Rien n’est moins sûr. Camarade Wang fut un camarade devenu Ministre du Commerce de la République populaire de Chine, qui profite d’une visite en France pour faire quelques emplettes, accompagné de sa délégation de huit collaborateurs et de six très jolies camarades. Rien ne l’arrête, et surtout pas les scrupules. Ni ceux de ses interlocuteurs français qui flairent la bonne occasion. Jusqu’à ce qu’une belle universitaire croise la joyeuse équipe et saisit l’opportunité d’être leur interprète, juste le temps d’une cérémonie.